A l'origine
Très tôt, la fanfare "L'Avenir" se joint aux processions qui parcourent Hanzinne ou les villages voisins et ses musiciens revêtent un costume loués pour l'occasion.
Le nombre de marches allant croissant, c'est en 1978 que la fanfare "L'Avenir" décide de créer ses propres costumes sur le modèle de la Musique du 1er Régiment de Grenadiers de la Garde Impériale".
Agenda des Activités
La Fanfare participe à:
L'Avenir et son costume
"Comme dans la ligne et avec plus de magnificence encore, la Garde offrait le spectacle rutilant de ses musiciens" L. & F. FUNCKEN,
"L'uniforme et les armes des soldats du premier empire" casterman 1969, p. 30.
Avant 1810, les musiciens se distinguaient, en grande tenue, par l'habit bleu des grenadiers à collet, parements, revers, pattes de parements et doublures cramoisis; les brandebourgs en or soulignant les revers, les plis et les boutons des poches. Ces poches étaient bordées d'un passepoil d'or. Le bas des retroussis était rehaussé de grenades d'or et les épaulettes étaient façonnées en trèfles de galon d'or sur drap cramoisi.
Le chapeau était garni de plumes rouges et blanches dans l'intérieur, surmonté d'un plumet blanc et orné d'un galon d'or sur le pourtour, de ganses et de glands d'or. La veste et la culotte sont blanches Les bottes sont à retroussis. L'épée est à dragonne rouge et or.
En petit uniforme, les musiciens endossent le surtout des grenadiers dont les ornementations son galonnées d'or, la doublure étant écarlate. Les poches sont passepoilées d'écarlate et d'un fin galon d'or. Eté comme hiver, les bottes sont à la "Souvarov", avec pantalon de nankin ou pantalon bleu. Le plumet du chapeau est, alors, rouge.
En 1810, de légères modifications sont apportées : le bas du plumet devient rouges et les ganses d'or sont supprimées, la couleur cramoisie est relevée d'écarlate, le pantalon et les bottes à la "Souvarov" remplacent la culotte et les bottes à retroussis de la grande tenue.
La fanfare "L'Avenir", dans le choix de cet uniforme a du faire deux concessions. L'une tenant au chapeau, remplacé par un bonnet de police :les nombreuses prestations, les conditions climatiques parfois incertaines et le flux des musiciens ne permettant pas d'assurer les difficultés liées au coût ou à l'entretien et du remplacement des plumes et galons de bicornes. La seconde tient aux bottes, remplacées par des guêtres noires, bordées d'une ligne de couleur jaune.
Les instruments d'époque
En règle générale, la musique régimentaire est composée des exécutants suivants: six à huit grandes clarinettes, une clarinette en mi bémol, une petite flûte, deux cors, deux bassons, une trompette, deux ou trois trombones, un ou deux serpents, une grosse caisse, un cymbalier, souvent noir, une caisse roulante, un chapeau chinois.
La présence de ces instruments insolites que sont le serpent et le chapeau chinois révèlent l'influence de la musique turque.
"L'Europe a longtemps hésité entre la fascination et l'aversion pour la musique orientale. Arabes et turcs étaient considérés comme des païens menaçant l'occident chrétien. C'est sans doute la raison pour laquelle les percussions, si présentes dans la musique arabe et turque ont été longtemps bannies en Europe.
Chez nous, il n'y a pratiquement que les musiques militaires et leurs dérivés folkloriques qui ont intégré les percussions: on associe les timbales aux trompettes, les tambours aux flûtes.
A la fin du XVIIe siècle et au XVIIIe siècle, les turcs n'apparaissent plus comme une menace: grâce à leur caractère exotique, ils sont représentés au théâtre et à l'opéra. Leur apparition sur scène est accompagnée de nombreuses percussions "turques": grosses caisses, chapeaux chinois, sonnettes, triangles et cymbales. C'est surtout la musique turque qui nourrit l'imaginaire de l'époque. Les armées turques possèdent en effet des corps de musique impressionnants appelés musiques de janissaires.
Dès le début du XVIIe siècle, après le déclin de l'empire ottoman, les sultans offrent aux monarques d'Europe centrale des corps entiers de janissaires. A Vienne ceux-ci sont forts à la mode vers 1750 et vingt plus tard, presque toutes leurs armées d'Europe possèdent leurs propres janissaires (...).
Dans les régiments français, ce sont des Noirs africains et non des turcs qui se chargent des percussions.
Parallèlement à la percussion, la musique militaire s'enrichit de nouveaux instruments à vent. La principale nouveauté est le serpent, un instrument de bois recouvert de cuir et de forme sinueuse, utilisé depuis le XVIème siècle dans les églises. Les serpents sont destinés au registre grave pour lequel il n'existe encore aucun instrument à vent militaire."
Extrait du Guide du visiteur, Musée des Instruments de Musique de Bruxelles, Mardaga, 2000
Les musiciens dans l'armée
"Presque tous les régiments d'infanterie sont accompagnés d'une musique régimentaire; d'un effectif variable, ces cliques n'ont jamais eu de règlement particulier. Objet des quolibets de toute l'armée, on les appelle les " Loin des balles ", ou on a coutume de dire: " la paix est faite, voilà les musiciens ".
C'est à partir de 1793 que la musique se développe dans les régiments; le décret du 21 février prévoit que chaque demi-brigade aura un tambour-major, un caporal-tambour et huit musiciens dont un chef.
Les musiciens qui sont des gagistes, ne font pas partie du régiment; ils s'engagent, pour une durée variable moyennant des gages et la qualification d'artistes exécutant. Leur uniforme est à la fantaisie des chefs de corps, qui plongent souvent dans la caisse noire du régiment pour habiller une belle tête de colonne.
Le 2 novembre 1807, une circulaire prévoit que le nombre de musiciens ne doit pas excéder celui qui est fixé par les décrets d'organisation; cette circulaire est reprise par le décret du 18 février 1808 relative à la composition des corps d'infanterie de ligne ou d'infanterie légère. Il n'y a alors que huit musiciens qui sont pris en compte par les inspecteurs aux revues pour un régiment mais celui-ci peut compter plus de musiciens. (...)
Le Suisse SABON a laissé dans ses Mémoires, un portrait peu flatteur des musiciens: "...les musiciens sont comme les corbeaux, ils n'aiment pas la poudre. Ils la fuient donc à toutes jambes, et ne rejoignent leur corps que quand leur instinct conservateur leur apprend que tout danger est passé."
Pendant la bataille, les musiciens, en arrière de la ligne de feu, jouent des airs guerriers; ils aident également souvent les infirmiers à ramasser les blessés pour les conduire en arrière se faire soigner. Pendant la bataille d'Austerlitz, le 13è léger aura plusieurs musiciens tués, fait exceptionnel. Si l'on en croit le musicien Girault, il semble que lui et ses collègues étaient plus préoccupés par les questions de nourriture et de vie sentimentale que par la gloire militaire. Signalons enfin que les musiciens ne doivent pas être confondus avec les tambours, fifres et cornets des régiments d'infanterie, car ceux-ci appartiennent aux effectifs des régiments et sont des combattants. En effet, les tambours et fifres servent à la transmission des ordres et des commandements sur les champs de bataille, car la voix ne porte pas assez dans ces circonstances. Précisons qu'ils sont placés devant la troupe et non devant comme on les voit souvent de manière erronée dans les représentations cinématographiques. En août 1813, lors de la bataille de Dresde, on verra les régiments d'infanterie de la garde arrêter leur progression, car presque tous les tambours du régiment ont été" tués ou blessés et il n'y a plus d'ordres transmis. Tous les tambours sont placés sous les ordres du tambour-major, homme de haute taille, à l'allure martiale et à l'uniforme souvent chamarré; il indique les commandements avec sa canne selon le règlement de 1791 "
Extrait de l'ouvrage d'Alain PIGEARD, "L'armée de Napoléon. Organisation et vie quotidienne." Tallandier, Paris, 2000, p. 117.